Quelles sont les règles à respecter pour observer les tortues en Martinique ?
De nombreuses tortues vivent toute l’année près des rivages de la Martinique. Je considère comme un grand privilège que de pouvoir admirer ces animaux majestueux évoluer dans leur milieu naturel : à nous de nous en montrer digne et de ne pas les déranger !
Comment ne pas déranger une tortue : garder ses distances et être calme
Nous recommandons de respecter une distance de 5 mètres entre la tortue et vous et de nager calmement, sans la poursuivre et sans la toucher bien évidemment. Si vous êtes plusieurs, pensez à rester tous du même côté, sans l’encercler pour éviter qu’elle se sente enfermée. Vous pouvez former un arc de cercle d’un côté, et si elle le souhaite, elle se sentira confortable pour partir tranquillement de l’autre côté.
La tortue verte respire en moyenne toutes les 10 minutes : elle aura peut-être envie de remonter à la surface reprendre son souffle en passant un peu plus près de vous. Si c’est le cas, ne bougez pas : restez immobile et savourez votre bonheur !
En Martinique, le réseau tortues communique fréquemment sur les bonnes pratiques, avec de nombreuses interventions sur les plages.
La tortue a besoin de temps pour s’alimenter. Les tortues vertes deviennent quasi-exclusivement herbivores passés l’adolescence. Elles adorent manger de l’herbe à tortues (Thalassia testudinum), particulièrement nutritive pour elles. En plus cette herbe est indispensable à la stabilisation des substrats tout en favorisant une meilleure oxygénation de l’eau.
Une tortue dérangée pendant son alimentation peut s’enfuir : elle peut faire du 35 km/h, et vous n’arriverez donc pas à la suivre. Mais si nos tortues étaient dérangées à de multiples reprises chaque jour, elles n’auraient pas le temps de s’alimenter suffisamment, ou de se reposer. Il est indispensable qu’elles puissent se sentir heureuses de vivre sur nos côtes !
Les tortues font partie des espèces protégées en Martinique, avec l’arrêté ministériel du 14 octobre 2005 qui liste nos 6 principales espèces (lien article espèces de tortues). De ce fait, des peines d’amendes (150 000€) voire jusque 3 ans d’emprisonnement sont possibles (Art. L 415-3 du Code de l’Environnement), l’amende étant doublée lorsqu’on se situe au cœur d’un parc comme le parc naturel de Martinique. Cela étant, à mon sens la motivation à ne pas les perturber n’est pas la peur de la sanction mais l’amour de la nature et la volonté farouche de préserver ces merveilles !
Certaines tortues en Martinique portent un papillomavirus, un virus proche de l’herpès qui leur génère comme une boursouflure blanche, généralement sur l’arrière du cou. La fibropapillomatose touche aujourd’hui une partie de la population, les animaux malades allant souvent s’abriter à Petite Anse d’Arlet, pour des raisons encore inconnues des scientifiques (peut-être une différence dans la qualité des herbes dont elles se nourrissent ?).
Il est fort probable que la principale cause soit le stress généré par des observations dérangeantes et répétées (trop près et/ou en se permettant de poursuivre les tortues). L’eutrophisation côtière et les changements de température jouent probablement un rôle également.
l n’est pas exclu que des transmissions puissent avoir lieu d’homme à tortue ou de tortues à homme, mais rien n’est démontré à ce sujet pour l’instant donc le doute est permis.
Lors de nos sorties journées en catamaran, vous êtes quasiment sûrs de pouvoir en admirer. Je pense qu’il doit arriver 2 ou 3 fois par an qu’on n’en voie pas de la journée, c’est vraiment extrêmement rare.
Les petits spécimens sont régulièrement observés le matin sur notre site de plongée préféré entre la Pointe Lézarde et la pointe Burgos. L’après-midi nous allons généralement les admirer sur la partie arrière du bourg des Anses d’Arlet où elles sont particulièrement nombreuses.
Le nombre, le site sur lequel vous les voyez et le(s) type(s) d’espèces sont en revanche variables, cela dépend aussi du temps que vous allez passer dans l’eau !
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