Ponton de Grande Anse d'Arlet, 97217 Les Anses-d'Arlet

Le lambi : une espèce à admirer et préserver

Le lambi est un animal emblématique des Antilles. Il sert aussi bien en cuisine, qu’en décoration, en instrument de musique, ou encore à admirer en plongée sous-marine !

Cette espèce fabuleuse fait partie la famille des gastéropodes (comme l’escargot !). Devenue “à la mode” dans de nombreux restaurants, cette espèce fait l’objet de nombreux trafics. Elle est désormais menacée aux Antilles, d’où le fait que nous ne vous recommandons pas de la déguster en Martinique.

Nous préférons continuer de l’admirer en snorkeling depuis nos journées catamaran voire en plongée bouteille !

S’extasier des multiples usages du lambi

Cet animal faisant partie des espèces patrimoniales de la Caraïbe rend de nombreux services à son écosystème du fait de son alimentation principalement herbivore et détritivore. Cet “escargot” réalise ainsi un véritable éboueur pour les débris végétaux et autres déchets naturels, y compris les fameuses sargasses !

L’homme a de multiples usages de ce mollusque marin, le plus connu étant la dégustation de sa chair tendre et savoureuse offrant une variété de possibilités culinaires. En Martinique celui-ci est le plus souvent dégusté en fricassée ou en grillade. L’incontournable village de pêcheurs de Sainte Luce est ainsi réputé pour ses spécialités à base de lambi. Très apprécié pour sa saveur unique et son goût délicat il était déjà consommé du temps des Amérindiens qui le consommaient cru ou cuit directement dans la coquille, d’où un ancrage culturel et historique fort aux Antilles. L’espèce la plus grosse présente aux Antilles est le lambi géant (lobatus gigas), dont la coquille peut atteindre 30 cm. Un aperçu plus détaillé de son histoire est disponible à l’écomusée de l’Anse Figuier.

Sa conque (le coquillage) sert également à faire du bruit pour signaler le retour des pêcheurs professionnels et par conséquent la possibilité d’acheter son poisson frais sur leurs étals, et à délimiter des jardins.

Faire fortune avec une perle de lambi

Sa conque (le coquillage) sert également à faire du bruit pour signaler le retour des pêcheurs professionnels et par conséquent la possibilité d’acheter son poisson frais sur leurs étals, et à délimiter des jardins.

Cette porcelaine symbole de liberté et de fécondité sert également d’instrument de musique (y compris lors du carnaval), voire de luminaire ou d’objet décoratif et artistique, comme au rond-point du bourg des Anses d’Arlet.

En outre, ce coquillage peut aussi cacher en son sein une perle rare. Espoir de tous les pêcheurs, la perle rose du lambi fait partie des trésors de la Caraïbe. Ce joyau de la nature naît d’une réaction de défense du mollusque contre un corps irritant qui s’est introduit dans sa coquille. N’étant pas un spécimen nacrier la perle du lambi n’est pas nacrée malgré son aspect de porcelaine. Peu connue sur le marché français, seules les grandes maisons joaillières utilisent cette perle dans leurs collections pour en faire des colliers, boucles d’oreilles, bracelets. Perle rare, ce petit bijoux selon diverses critères tels que son poids ou encore sa couleur pourrait valoir une petite fortune.

Certains professionnels ont lancé des élevages de lambi en Polynésie dans l’océan Pacifique, ainsi que dans l’Océan Indien. Le seul élevage que je connaisse aux Antilles est basé à Saint Barth, avec une culture en piscine d’eau de mer (pas d’eau douce !).

Admirer des lambis dans leur milieu naturel

Le lambi connu aussi sous le nom d’escargot des mers est une espèce de mollusque marin que l’on trouve principalement dans les eaux chaude et tropicales des Antilles. Il vit dans une conque, sorte de grand coquillage aux couleurs splendides : principalement rose, pêche et beige. Ce dernier peut peser jusque 3 kilos, avec un large pavillon évasé. Le mollusque en tant que tel peut peser jusqu’à 1,5 kilos.

Il apprécie particulièrement les herbiers marins, notamment celui du bourg des Anses d’Arlet où nous en observons régulièrement lors de nos sorties snorkeling depuis notre catamaran (Palmes, masque et tuba). Nous l’admirons aussi souvent sur les récifs coralliens lors de nos excursions en plongée bouteille, par exemple entre la Pointe Lézarde et la Pointe Burgos. Vous pourrez ainsi observer de près l’habitat naturel des lambis, ainsi que d’autres espèces marines qui habitent nos eaux, notamment les tortues vertes et imbriquées. Les eaux turquoises des Anses d’Arlets offrent un cadre idyllique pour les amateurs de plongée sous-marine, leur permettant d’explorer les récifs coralliens et de découvrir une faune et une flore marine exceptionnelle.

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Pondre comme un lambi : 20 millions d’œufs par an

Une femelle sexuellement mature (âgée de 4 ans et plus) produit entre 6 et 25 pontes par an, soit environ 20 millions d’œufs par an. Seulement une vingtaine d’entre eux atteindront l’âge adulte : la dure loi de la nature !

Une ponte de lambi dure en moyenne 24 à 36h, entre 300 000 et 1,5 million d’œufs étant pondu par la femelle, ces derniers pouvant être fécondés par plusieurs mâles. Ils constituent un long filament gélatineux de 30m de longueur pour 10 à 15 cm de diamètre, qui peut dériver sur plusieurs centaines de kilomètres.

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Survivre aux prédateurs des premières années de vie

Durant leur première année de vie, les juvéniles vont s’enfouir dans le sédiment à faible profondeur, et en sortir pour s’alimenter la nuit. Ils mesurent alors entre 5 et 10 centimètres et comme tout animal marin, celui-ci devra faire face à certains prédateurs naturels. Parmi eux, on trouve notamment les poissons tels que les sérioles, les vivaneaux et les mérous mais aussi les langoustes, les poulpes, d’autres gastéropodes, les crabes, ou encore les bernards l’ermite.

Ensuite, les jeunes lambis vont coloniser des herbiers marins peu profonds. Pour diminuer la pression des prédateurs naturels, ils se regroupent généralement sur une même zone, camouflés sous le sable, formant un agrégat de lambis (un « nid » comme disent nos amis de l’île de Grenade) : une aubaine pour les pêcheurs qui peuvent amasser à la pêche au filet jusqu’à 30 voir 40 coquillages en une seule et même prise ! Cependant depuis 2020, la pêche au filet trémail est interdite dans les eaux de Martinique afin d’éviter la pêche de masse.

La maturité sexuelle est atteinte à partir de 4 ans, avec une taille d’environ 18 cm. A partir de là, pêche mise à part, seules les poulpes, les raies et certaines espèces de tortues marines constituent une menace pour eux. La tortue caouane est capable de briser la conque du lambi à l’aide de ses mâchoires massives.

Quant au poulpe, il peut introduire sa langue dans la coquille et y libérer une neurotoxine paralysante.

Ainsi, malgré la coquille massive du strombe représentant son refuge naturel, celui-ci est victime tout au long de sa vie de nombreux prédateurs qu’ils soient marins ou terrestres comme l’homme. Les poissons, les crustacés et les céphalopodes sont tous des prédateurs du lambi, mais c’est avant tout l’homme qui perturbe cet écosystème, avec un essor massif et rapide de la consommation de lambi dans nos îles ces dernières années.

L’espérance de vie de ce mollusque varie de 6-7 ans en eau peu profonde, mais cela peut aller jusqu’à 26 ans en eau profonde de 40 à 100 m.

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Utiliser le lambi comme instrument de musique

Au fil du temps nous avons pris l’habitude de saluer les collègues croisés lors de nos sorties catamaran en soufflant dans nos lambis respectifs. C’est sympa, écologique, ludique et culturel pour ceux qui ne connaissent pas cet instrument de musique emblématique de Martinique !

Si nous sommes désormais capables de faire plusieurs belles notes, des musiciens professionnels atteignent un niveau que nous sommes loin d’égaler !

Le lambi est principalement utilisé comme instrument à vent. Pour jouer du lambi, le musicien utilise une technique appelée embouchure. Cela consiste à placer le bord de la coquille contre les lèvres et à souffler de l’air dedans pour produire des sons. La longueur et la taille de la coquille influencent le son produit. La sonorité du lambi peut être modulée en utilisant différentes techniques de jeu permettant de produire des variations de notes et de tonalité, en positionnant la main à différentes profondeurs dans la conque. En plus du lambi, d’autres instruments de musique peuvent être utilisés pour accompagner ou compléter son son. Par exemple, les percussions telles que les tambours, le tibwa, le cha-cha, les maracas, peuvent ajouter une dimension rythmique à la musique jouée avec le lambi.

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Préserver les lambis de la surpêche

Cette espèce est actuellement la plus exploitée dans la zone caraïbe après la langouste. Ce mets traditionnel et emblématique de la gastronomie martiniquaise ainsi que guadeloupéenne et fait l’objet d’une pêche traditionnelle qui s’est peu à peu convertie en surpêche et a mené à la dégradation de ses habitats. La raréfaction de l’espèce, a entraîné dès 1992, l’inscription de l’espèce à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (dite CITES ou Convention de Washington). Cette annexe liste entre autre les espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement actuellement menacées d’extinction, pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’était pas étroitement contrôlé.

Ainsi, conscient de l’effondrement de la ressource, le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins des îles de Guadeloupe, au titre de ses compétences, a proposé au préfet d’interdire depuis 2020 la pêche et la vente de ce mollusque en Guadeloupe. D’octobre 2021 à janvier 2022, la pêche professionnelle (apnée et trémail) et la vente ont été de nouveau autorisées pour 4 mois, et pour la saison 2022-2023, l’autorisation de pêche de ce gastéropode a seulement été donnée pour 2 mois.

En Martinique en revanche, à ce jour, la pêche reste autorisée 6 mois par an, entre le 1er juillet et le 31 décembre, les pêcheurs loisirs étant limités à 3 prises par jour. Toute pêche doit être débarquée entière, sans découpe préalable du lambi, de manière à pouvoir en contrôler les mesures.

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Surveiller les trafics de lambi : une gageure !

La demande intérieure est bien supérieure à la production en Martinique. Résultat, le lambi fait l’objet de contrebande et est importé illégalement d’autres îles de la Caraïbe, notamment depuis les Grenadines. Nous avons pu constater des « montagnes » de conques de lambi grossissant à vue d’œil sur le bord des fonds marins à Union, avec un export par barque rapide pour fournir les restaurants des îles françaises (go fast).

Les douanes essaient de limiter les dégâts de ce trafic en contrôlant les navires, et également en réalisant de vastes opérations de contrôle de la provenance des lambis utilisés par les restaurateurs. En revanche les consom’acteurs sont encore peu sensibilisés au sujet, notamment parmi les touristes.

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Manger ou ne pas manger du lambi, telle est la question !

Lorsque nous séjournons à Grenade où la prévalence du lambi est importante, nous préparons et consommons occasionnellement du lambi. C’est un long processus que d’apprendre à préparer l’animal : réussir à le sortir de sa conque, enlever les parties non comestibles de l’animal, attendrir puis préparer la viande.

En Martinique nous avons fait le choix de ne plus en pêcher ni en manger, pour ne pas rajouter de pression sur une espèce en difficulté et ne pas participer passivement aux trafics. Cela nous semble aussi aberrant que de consommer du poisson perroquet, ce beau jardinier de nos récifs coralliens.

Nous préférons de très loin consommer le poisson lion également connu sous le nom de rascasse volante. Considéré comme une espèce marine envahissante dans la région caribéenne où il a été introduit par l’homme, ce poisson ayant peu de prédateurs naturels et pondant ses œufs sur les récifs coralliens s’est rapidement développé et représente une véritable menace pour la biodiversité et les écosystèmes côtiers.

Ainsi, vous trouverez malgré tout du lambi à la carte de nombreux restaurants, mais personnellement, je ne peux que vous recommander de déguster d’autres plats : la gastronomie de Martinique est tellement riche de saveurs !

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