Observer et nager avec des tortues en Martinique
Où peut-on voir des tortues en Martinique ? Quelles sont les principales espèces observées ? Où et à quelle période se situent les sites de ponte et d’émergence (naissance des oeufs pour les bébés tortues qui rejoignent la mer) ?
Quelles sont les bonnes pratiques pour les observer sans les perturber ? Quels conseils suivre pour nager avec des tortues en toute sécurité ?
–> Au cours de nos excursions en catamaran, nous observons principalement des tortues vertes, secondairement des tortues imbriquées, et très rarement des luths.
Elles habitent toute l’année en Martinique et sont globalement sédentaire d’une baie pendant plusieurs années, principalement sur les herbiers avec de “l’herbe à tortues“. Nous les observons principalement en snorkeling sur la partie arrière du bourg des Anses d’Arlet, un véritable aquarium naturel. Une bouée de signalisation, des palmes et le port d’une combinaison shorty protégeant du soleil sont indispensables à mon sens. Les tortues y étant peu souvent dérangées, elles se sentent plutôt en confiance et viennent facilement respirer juste sous notre nez. Nous apprécions aussi de les observer en snorkeling ou en plongée à l’Anse Dufour et à l’Anse Noire.
“95% de nos clients nagent avec au moins une tortue pendant nos sorties bateau en petit comité.”
Profiter d’une journée en catamaran en Martinique avec ATAO Plongée pour nager avec les tortues, c’est :
- Savoir où vous aurez le plus de chances de voir des tortues dans leur milieu naturel
- Vous permettre de mieux connaître la faune et la flore sous-marine, les enjeux environnementaux associés,
- Disposer d’un matériel adapté pour vous faire plaisir en toute sécurité (masque avec tuba ou masque « full face » en fonction de vos préférences, combinaisons shorty néoprènes, palmes de plongée, bouées de signalisation, paddle, canoé…)
- Passer une journée en petit comité, dans la joie et la bonne humeur. Vous pouvez même privatiser le catamaran si vous le souhaitez
- Profiter d’un savoureux BBQ depuis le catamaran : menu complet avec mise en bouche, entrée, plat, dessert, café et une boisson, l’occasion de profiter d’un repas dans les criques
- Et éventuellement découvrir ou pratiquer la plongée bouteille si le cœur vous en dit !
Observer et nager avec des tortues en Martinique
Où peut-on voir des tortues en Martinique ? Quelles sont les principales espèces observées ? Où et à quelle période se situent les sites de ponte et d’émergence (naissance des oeufs pour les bébés tortues qui rejoignent la mer) ?
Quelles sont les bonnes pratiques pour les observer sans les perturber ? Quels conseils suivre pour nager avec des tortues en toute sécurité ?
–> Au cours de nos excursions en catamaran, nous observons principalement des tortues vertes, secondairement des tortues imbriquées, et très rarement des luths.
Elles habitent toute l’année en Martinique et sont globalement sédentaire d’une baie pendant plusieurs années, principalement sur les herbiers avec de “l’herbe à tortues“. Nous les observons principalement en snorkeling sur la partie arrière du bourg des Anses d’Arlet, un véritable aquarium naturel. Une bouée de signalisation, des palmes et le port d’une combinaison shorty protégeant du soleil sont indispensables à mon sens. Les tortues y étant peu souvent dérangées, elles se sentent plutôt en confiance et viennent facilement respirer juste sous notre nez. Nous apprécions aussi de les observer en snorkeling ou en plongée à l’Anse Dufour et à l’Anse Noire.
“95% de nos clients nagent avec au moins une tortue pendant nos sorties bateau en petit comité.”
Profiter d’une journée en catamaran en Martinique avec ATAO Plongée pour nager avec les tortues, c’est :
- Savoir où vous aurez le plus de chances de voir des tortues dans leur milieu naturel
- Vous permettre de mieux connaître la faune et la flore sous-marine, les enjeux environnementaux associés,
- Disposer d’un matériel adapté pour vous faire plaisir en toute sécurité (masque avec tuba ou masque « full face » en fonction de vos préférences, combinaisons shorty néoprènes, palmes de plongée, bouées de signalisation, paddle, canoé…)
- Passer une journée en petit comité, dans la joie et la bonne humeur. Vous pouvez même privatiser le catamaran si vous le souhaitez
- Profiter d’un savoureux BBQ depuis le catamaran : menu complet avec mise en bouche, entrée, plat, dessert, café et une boisson, l’occasion de profiter d’un repas dans les criques
- Et éventuellement découvrir ou pratiquer la plongée bouteille si le cœur vous en dit !
5 espèces différentes peuvent être observées en milieu naturel en Martinique, les plus fréquentes étant principalement la tortue verte (chelonia mydas), et secondairement la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata). Plus rarement, on observe la tortue caouanne (plus fréquente un peu plus au Sud des Caraïbes), l’olivâtre, voire la gigantesque tortue luth en période de la ponte.
Habitant dans les herbiers marins (plantes à fleurs) et les récifs coralliens, la tortue verte devient exclusivement herbivore à l’adolescence, vers les 8 à 18 ans. Elle vit d’ailleurs environ 70 – 80 ans. Contrairement aux poissons, ce reptile a besoin de respirer à la surface et pointe le bout du nez hors de l’eau généralement toutes les 10 minutes. Cela étant, une tortue peut rester jusqu’à 3h en apnée : c’est un bien meilleur plongeur que nous, et ce sans avoir besoin de bouteilles ! Cet animal majestueux peut d’ailleurs nager jusqu’à 35 km/h, ses membres antérieurs lui servant pour la propulsion et les postérieurs étant utilisé comme un gouvernail. Contrairement à elle, la tortue imbriquée reste omnivore toute sa vie et utilise son bec pour manger des invertébrés tels que les seiches, les calmars, ainsi que les éponges, mollusques, oursins, crabes ou même certains coraux.
Petite anecdote à propos du nom scientifique de la tortue verte “chelonia mydas” : il provient de la nymphe grecque nommée Chélone, transformée en tortue pour avoir refusé d’assister au mariage de Zeus. Il avait par ailleurs condamné cet animal à porter en permanence sa maison sur le dos pour la même raison.
Plusieurs particularités permettent de les distinguer :
- la forme du bec : plutôt arrondi pour la verte, en “bec de perroquet” pour l’imbriquée
- le nombre d’écailles préfrontales : 2 larges écailles entre les deux yeux pour la verte, 4 petites pour l’imbriquée
- le style de la carapace : très net pour la verte, comme si on avait pris un feutre pour dessiner les écailles, flou pour l’imbriquée car des algues parsèment généralement le dessus de la carapace
- la disposition des écailles : juxtaposées pour la verte, et bien évidemment imbriquées pour l’imbriquée
- les probabilités : nos eaux contiennent 80% de tortues vertes, 20% d’imbriquées. Si vous hésitez, misez sur la chance et pensez que vous avez vu une imbriquée !
Pour approfondir le sujet, n’hésitez pas à prendre connaissance des clés d’identification diffusée par le Réseau Tortues Martinique.
- Ne jamais toucher les animaux : non seulement vous les dérangez, mais en plus vous risquez de leur transmettre involontairement des maladies car vos mains sont porteuses de multiples bactéries.
- Rester à distance (5 mètres) pour ne pas les interrompre dans leurs activités : pour se nourrir, la tortue verte a besoin quotidiennement de brouter de bonnes quantités d’herbe à tortue (Thalassia testudinum) pendant de nombreuses heures. Il ne faut pas la poursuivre si elle s’éloigne. Si vous êtes plusieurs, pensez à rester tous du même côté, silencieusement et sans l’encercler. La tortue verte respire en moyenne toutes les 10 minutes : elle aura peut-être envie de remonter à la surface reprendre son souffle en s’approchant de vous. Si c’est le cas, ne bougez pas : restez immobile et savourez votre bonheur !
- Protéger votre peau du soleil en portant soit un Tshirt de protection UV, soit une combinaison shorty comme celles que nous mettons à disposition de nos clients.
- Mieux vaut éviter la crème solaire et utiliser plutôt le textile, moins nocif pour l’environnement. Ou sinon prendre une crème solaire avec un filtre minéral, pas un filtre chimique qui nuit à l’oxygénation des récifs coralliens (vous trouverez les deux modèles en supermarché comme en pharmacie, avec généralement quelques euros de plus pour le filtre minéral.).
Pour plus de précisions vous pouvez lire les conseils du parc marin de Martinique.
La tortue a besoin de temps pour s’alimenter. Les jeunes tortues vertes deviennent quasi-exclusivement herbivores passés l’adolescence. Elles adorent manger de l’herbe à tortues (Thalassia testudinum), particulièrement nutritive pour elles. En plus cette herbe est indispensable à la stabilisation des substrats tout en favorisant une meilleure oxygénation de l’eau. Lorsque nos tortues sont trop souvent dérangées, elles n’ont plus le temps de s’alimenter suffisamment et de se reposer. Il est indispensable qu’elles puissent se sentir heureuses de vivre sur nos côtes ! On observe d’ailleurs une modification de leurs zones de nourrissage et de leurs fréquences respiratoires au sein des baies où elles vivent en Martinique entre les périodes de fortes observations (décembre à février notamment) et les basses saisons touristiques (juin et septembre).
Certaines tortues en Martinique portent un papillomavirus, un virus proche de l’herpès qui leur génère comme une boursouflure blanche, généralement sur l’arrière du cou. La fibropapillomatose touche aujourd’hui une partie de la population, les animaux malades allant souvent s’abriter à Petite Anse d’Arlet, pour des raisons encore inconnues des scientifiques (peut-être une différence dans la qualité des herbes dont elles se nourrissent ?). Il est fort probable que la principale cause soit le stress généré par des observations dérangeantes et répétées (trop près et/ou en se permettant de poursuivre les tortues). L’eutrophisation côtière et les changements de température jouent probablement un rôle également.
Les tortues font partie des espèces protégées en Martinique par l’arrêté ministériel du 14 octobre 2005. De ce fait, des peines d’amendes (150 000€) voire jusque 3 ans d’emprisonnement sont possibles (Art. L 415-3 du Code de l’Environnement), l’amende étant doublée lorsqu’on se situe au cœur d’un parc comme le parc naturel de Martinique. Cela étant, à mon sens la motivation à ne pas les perturber n’est pas la peur de la sanction mais l’amour de la nature et la volonté farouche de préserver ces merveilles ! La tortue verte figure sur la liste des espèces en danger, sur la liste rouge de l’UICN et la tortue imbriquée se trouve “en danger critique” d’extinction et ce depuis 1996.
La surpêche (notamment avec les filets de pêche ne permettant pas la respiration), l’ingestion de plastique, l’érosion des zones de ponte, le commerce des oeufs de tortues et la consommation de sa chair figurent parmi les principales menaces. Espérons que le progrès des connaissances scientifiques associé à la mise en oeuvre de mesures pertinentes de protection permettront des évolutions significatives dans les différentes zones de la planète, notamment en zone tropicale !
Une expérimentation scientifique est par exemple en cours avec le CNRS autour de dispositifs sonores et/ou visuels sur les filets de pêche pour alerter les tortues : le projet TOPAZE (TOrtues et Pêche Accidentelle vers des Solutions de réductions Efficientes) démarré en novembre 2020.
Des projets sont en réflexion en Guyane notamment pour récupérer les œufs, créer des écloseries et conserver en milieu protégé les tortues pendant leurs premiers mois de vie voire pendant leur première année. Je trouve toujours triste de « voler » leurs premiers mois de vie pour les enfermer plutôt que de leur permettre une vie libre, mais vu l’étendue des menaces, je soutiens ce type de démarche.
Certains territoires disposent également d « hôpital à tortues », des centres de sauvetage et de soins permettant de soigner les animaux malades. C’est le cas à l’Aquarium de Guadeloupe par exemple. Ce n’est pas (encore) le cas en Martinique, espérons que cela viendra !
Les actions individuelles possibles sont multiples :
- participer à des actions de sensibilisation comme la Caravane des tortues et/ou des démarches de sciences participatives comme l’observation des traces de ponte sur les plages de Martinique
- utiliser une crème solaire avec un filtre minéral ou du textile pour protéger votre peau mais bannir celle avec un filtre chimique, qui empêche une bonne oxygénation des récifs coralliens,
- ne plus construire sur les mangroves et en bord de plage,
- faire évoluer la règlementation relative à l’éclairage nocturne, protéger les lampadaires de bord de plage pour qu’a minima ils ne puissent pas éclairer la plage,
- limiter votre consommation de viande et de poisson pour limiter la pêche,
- acheter davantage en vrac et en apportant vos contenants pour limiter votre consommation de sacs plastiques,
- participer à des actions de bouturage des coraux comme ceux mis en place par l’Asso-Mer en Martinique,
- installer et entretenir des mouillages permettant aux clubs de plongée de s’amarrer sur les sites de plongée sans jeter leurs ancres,
- ne pas utiliser des produits fortement nuisibles à l’environnement tels que l’eau de Javel (qui finissent inéluctablement par arriver en mer),
- … et je vous laisse compléter la liste !
La femelle pond principalement la nuit, la saison de ponte s’étalant de mars à octobre, avec environ une centaine d’œufs par ponte.
Lorsque Madame Tortue rencontre Monsieur Tortue, elle stocke son sperme dans une spermathèque lui permettant de féconder ses œufs toute une saison, voire jusqu’à une dizaine d’années. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas de la reproduction chez les humains, sinon ce serait un beau bazar !!!
La tortue traverse péniblement la plage jusqu’au lieu qu’elle a dédié à sa ponte. Elle va utiliser ses pattes arrière pour creuser une cuvette de sa taille, dans laquelle vont tomber tous ses œufs ainsi qu’un mucus qui s’écoule à même le nid. Une fois que c’est terminé, elle recouvre le nid en utilisant à nouveau ses pattes arrière, puis utilise ses pattes avant pour projeter du sable et effacer toute trace de son passage. On sent à quel point cela lui demande des efforts, on souffre pour elle, mais impossible de l’aider ! Et lorsqu’elle a tout terminé, il lui reste encore à réaliser le trajet retour jusqu’à la mer, où elle est enfin délivrée !
Si vous observez une ponte de tortue, surtout soyez discrets pendant la nidification et gardez vos distances au lieu de ponte. Par pitié n’allumez pas de lumière (voire pire : utiliser le flash de votre téléphone pour prendre une photo, l’erreur à ne jamais commettre svp !). Si elle n’est pas dérangée, la tortue revient deux à quatre fois dans la saison pour de nouvelles pontes, tandis que dans le cas contraire elle peut décider d’avorter en écourtant sa ponte et ne plus pondre de la saison. Pour une photo, vous auriez donc potentiellement mis un terme à l’existence de 350 bébés tortues ? Lorsque l’on a conscience de toutes les menaces qui pèsent sur les tortues, c’est vraiment un acte inenvisageable ! Si vous estimez avoir besoin de lumière, emmenez avec vous une lumière rouge.
45 à 70 jours plus tard, on assiste à l’émergence : la naissance des bébés tortues ! Ils cassent leurs coquilles (éclosion) et abandonnent la protection de leurs oeufs de tortues pour rejoindre la mer. Sur le trajet, nombre de nouveaux-nés se font dévorer par des crabes, des oiseaux, et les poissons qui les attendent sur le bord de l’eau pour festoyer. Que deviennent les survivants ? Où vont les bébés tortues après leur naissance ? Le mystère n’est pas encore résolu par nos scientifiques. Nul ne sait à ce jour si elles vont en pleine mer ou si elles restent proches des récifs coralliens pour leurs premiers mois de vie.
ATAO Plongée fait partie du projet scientifique INA-Scuba d’observation des tortues en plongée et en snorkeling, piloté par Aquasearch et soutenu par le Réseau Tortues Marines de Martinique, l’ONF, la CTM et la DEAL. Notre implication bénévole permet de suivre factuellement l’évolution des populations, avec d’autres clubs de plongée qui font également remonter leurs données. Ceux d’entre vous qui souhaitent participer sont les bienvenus, pour nous dire à l’apéro si vous avez observé des tortues marines, si possible en nous indiquant l’espèce.
Si vous préférez encore plus d’intimité pour observer les tortues, n’hésitez pas à privatiser le catamaran et/ou à venir dormir et farniente sur votre bateau-logement AVENTURE privatisé rien que pour vous au mouillage.
5 espèces différentes peuvent être observées en milieu naturel en Martinique, les plus fréquentes étant principalement la tortue verte (chelonia mydas), et secondairement la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata). Plus rarement, on observe la tortue caouanne (plus fréquente un peu plus au Sud des Caraïbes), l’olivâtre, voire la gigantesque tortue luth en période de la ponte.
Habitant dans les herbiers marins (plantes à fleurs) et les récifs coralliens, la tortue verte devient exclusivement herbivore à l’adolescence, vers les 8 à 18 ans. Elle vit d’ailleurs environ 70 – 80 ans. Contrairement aux poissons, ce reptile a besoin de respirer à la surface et pointe le bout du nez hors de l’eau généralement toutes les 10 minutes. Cela étant, une tortue peut rester jusqu’à 3h en apnée : c’est un bien meilleur plongeur que nous, et ce sans avoir besoin de bouteilles ! Cet animal majestueux peut d’ailleurs nager jusqu’à 35 km/h, ses membres antérieurs lui servant pour la propulsion et les postérieurs étant utilisé comme un gouvernail. Contrairement à elle, la tortue imbriquée reste omnivore toute sa vie et utilise son bec pour manger des invertébrés tels que les seiches, les calmars, ainsi que les éponges, mollusques, oursins, crabes ou même certains coraux.
Petite anecdote à propos du nom scientifique de la tortue verte “chelonia mydas” : il provient de la nymphe grecque nommée Chélone, transformée en tortue pour avoir refusé d’assister au mariage de Zeus. Il avait par ailleurs condamné cet animal à porter en permanence sa maison sur le dos pour la même raison.
Plusieurs particularités permettent de les distinguer :
- la forme du bec : plutôt arrondi pour la verte, en “bec de perroquet” pour l’imbriquée
- le nombre d’écailles préfrontales : 2 larges écailles entre les deux yeux pour la verte, 4 petites pour l’imbriquée
- le style de la carapace : très net pour la verte, comme si on avait pris un feutre pour dessiner les écailles, flou pour l’imbriquée car des algues parsèment généralement le dessus de la carapace
- la disposition des écailles : juxtaposées pour la verte, et bien évidemment imbriquées pour l’imbriquée
- les probabilités : nos eaux contiennent 80% de tortues vertes, 20% d’imbriquées. Si vous hésitez, misez sur la chance et pensez que vous avez vu une imbriquée !
Pour approfondir le sujet, n’hésitez pas à prendre connaissance des clés d’identification diffusée par le Réseau Tortues Martinique.
-
- Ne jamais toucher les animaux : non seulement vous les dérangez, mais en plus vous risquez de leur transmettre involontairement des maladies car vos mains sont porteuses de multiples bactéries.
- Rester à distance (5 mètres) pour ne pas les interrompre dans leurs activités : pour se nourrir, la tortue verte a besoin quotidiennement de brouter de bonnes quantités d’herbe à tortue (Thalassia testudinum) pendant de nombreuses heures. Il ne faut pas la poursuivre si elle s’éloigne. Si vous êtes plusieurs, pensez à rester tous du même côté, silencieusement et sans l’encercler. La tortue verte respire en moyenne toutes les 10 minutes : elle aura peut-être envie de remonter à la surface reprendre son souffle en s’approchant de vous. Si c’est le cas, ne bougez pas : restez immobile et savourez votre bonheur !
- Protéger votre peau du soleil en portant soit un Tshirt de protection UV, soit une combinaison shorty comme celles que nous mettons à disposition de nos clients.
- Mieux vaut éviter la crème solaire et utiliser plutôt le textile, moins nocif pour l’environnement. Ou sinon prendre une crème solaire avec un filtre minéral, pas un filtre chimique qui nuit à l’oxygénation des récifs coralliens (vous trouverez les deux modèles en supermarché comme en pharmacie, avec généralement quelques euros de plus pour le filtre minéral.).
Pour plus de précisions vous pouvez lire les conseils du parc marin de Martinique.
La tortue a besoin de temps pour s’alimenter. Les jeunes tortues vertes deviennent quasi-exclusivement herbivores passés l’adolescence. Elles adorent manger de l’herbe à tortues (Thalassia testudinum), particulièrement nutritive pour elles. En plus cette herbe est indispensable à la stabilisation des substrats tout en favorisant une meilleure oxygénation de l’eau. Lorsque nos tortues sont trop souvent dérangées, elles n’ont plus le temps de s’alimenter suffisamment et de se reposer. Il est indispensable qu’elles puissent se sentir heureuses de vivre sur nos côtes ! On observe d’ailleurs une modification de leurs zones de nourrissage et de leurs fréquences respiratoires au sein des baies où elles vivent en Martinique entre les périodes de fortes observations (décembre à février notamment) et les basses saisons touristiques (juin et septembre).
Certaines tortues en Martinique portent un papillomavirus, un virus proche de l’herpès qui leur génère comme une boursouflure blanche, généralement sur l’arrière du cou. La fibropapillomatose touche aujourd’hui une partie de la population, les animaux malades allant souvent s’abriter à Petite Anse d’Arlet, pour des raisons encore inconnues des scientifiques (peut-être une différence dans la qualité des herbes dont elles se nourrissent ?). Il est fort probable que la principale cause soit le stress généré par des observations dérangeantes et répétées (trop près et/ou en se permettant de poursuivre les tortues). L’eutrophisation côtière et les changements de température jouent probablement un rôle également.
Les tortues font partie des espèces protégées en Martinique par l’arrêté ministériel du 14 octobre 2005. De ce fait, des peines d’amendes (150 000€) voire jusque 3 ans d’emprisonnement sont possibles (Art. L 415-3 du Code de l’Environnement), l’amende étant doublée lorsqu’on se situe au cœur d’un parc comme le parc naturel de Martinique. Cela étant, à mon sens la motivation à ne pas les perturber n’est pas la peur de la sanction mais l’amour de la nature et la volonté farouche de préserver ces merveilles ! La tortue verte figure sur la liste des espèces en danger, sur la liste rouge de l’UICN et la tortue imbriquée se trouve “en danger critique” d’extinction et ce depuis 1996.
La surpêche (notamment avec les filets de pêche ne permettant pas la respiration), l’ingestion de plastique, l’érosion des zones de ponte, le commerce des oeufs de tortues et la consommation de sa chair figurent parmi les principales menaces. Espérons que le progrès des connaissances scientifiques associé à la mise en oeuvre de mesures pertinentes de protection permettront des évolutions significatives dans les différentes zones de la planète, notamment en zone tropicale !
Une expérimentation scientifique est par exemple en cours avec le CNRS autour de dispositifs sonores et/ou visuels sur les filets de pêche pour alerter les tortues : le projet TOPAZE (TOrtues et Pêche Accidentelle vers des Solutions de réductions Efficientes) démarré en novembre 2020.
Des projets sont en réflexion en Guyane notamment pour récupérer les œufs, créer des écloseries et conserver en milieu protégé les tortues pendant leurs premiers mois de vie voire pendant leur première année. Je trouve toujours triste de « voler » leurs premiers mois de vie pour les enfermer plutôt que de leur permettre une vie libre, mais vu l’étendue des menaces, je soutiens ce type de démarche.
Certains territoires disposent également d « hôpital à tortues », des centres de sauvetage et de soins permettant de soigner les animaux malades. C’est le cas à l’Aquarium de Guadeloupe par exemple. Ce n’est pas (encore) le cas en Martinique, espérons que cela viendra !
Les actions individuelles possibles sont multiples :
- participer à des actions de sensibilisation comme la Caravane des tortues et/ou des démarches de sciences participatives comme l’observation des traces de ponte sur les plages de Martinique
- utiliser une crème solaire avec un filtre minéral ou du textile pour protéger votre peau mais bannir celle avec un filtre chimique, qui empêche une bonne oxygénation des récifs coralliens,
- ne plus construire sur les mangroves et en bord de plage,
- faire évoluer la règlementation relative à l’éclairage nocturne, protéger les lampadaires de bord de plage pour qu’a minima ils ne puissent pas éclairer la plage,
- limiter votre consommation de viande et de poisson pour limiter la pêche,
- acheter davantage en vrac et en apportant vos contenants pour limiter votre consommation de sacs plastiques,
- participer à des actions de bouturage des coraux comme ceux mis en place par l’Asso-Mer en Martinique,
- installer et entretenir des mouillages permettant aux clubs de plongée de s’amarrer sur les sites de plongée sans jeter leurs ancres,
- ne pas utiliser des produits fortement nuisibles à l’environnement tels que l’eau de Javel (qui finissent inéluctablement par arriver en mer),
- … et je vous laisse compléter la liste !
La femelle pond principalement la nuit, la saison de ponte s’étalant de mars à octobre, avec environ une centaine d’œufs par ponte.
Lorsque Madame Tortue rencontre Monsieur Tortue, elle stocke son sperme dans une spermathèque lui permettant de féconder ses œufs toute une saison, voire jusqu’à une dizaine d’années. Rassurez-vous, ce n’est pas le cas de la reproduction chez les humains, sinon ce serait un beau bazar !!!
La tortue traverse péniblement la plage jusqu’au lieu qu’elle a dédié à sa ponte. Elle va utiliser ses pattes arrière pour creuser une cuvette de sa taille, dans laquelle vont tomber tous ses œufs ainsi qu’un mucus qui s’écoule à même le nid. Une fois que c’est terminé, elle recouvre le nid en utilisant à nouveau ses pattes arrière, puis utilise ses pattes avant pour projeter du sable et effacer toute trace de son passage. On sent à quel point cela lui demande des efforts, on souffre pour elle, mais impossible de l’aider ! Et lorsqu’elle a tout terminé, il lui reste encore à réaliser le trajet retour jusqu’à la mer, où elle est enfin délivrée !
Si vous observez une ponte de tortue, surtout soyez discrets pendant la nidification et gardez vos distances au lieu de ponte. Par pitié n’allumez pas de lumière (voire pire : utiliser le flash de votre téléphone pour prendre une photo, l’erreur à ne jamais commettre svp !). Si elle n’est pas dérangée, la tortue revient deux à quatre fois dans la saison pour de nouvelles pontes, tandis que dans le cas contraire elle peut décider d’avorter en écourtant sa ponte et ne plus pondre de la saison. Pour une photo, vous auriez donc potentiellement mis un terme à l’existence de 350 bébés tortues ? Lorsque l’on a conscience de toutes les menaces qui pèsent sur les tortues, c’est vraiment un acte inenvisageable ! Si vous estimez avoir besoin de lumière, emmenez avec vous une lumière rouge.
45 à 70 jours plus tard, on assiste à l’émergence : la naissance des bébés tortues ! Ils cassent leurs coquilles (éclosion) et abandonnent la protection de leurs oeufs de tortues pour rejoindre la mer. Sur le trajet, nombre de nouveaux-nés se font dévorer par des crabes, des oiseaux, et les poissons qui les attendent sur le bord de l’eau pour festoyer. Que deviennent les survivants ? Où vont les bébés tortues après leur naissance ? Le mystère n’est pas encore résolu par nos scientifiques. Nul ne sait à ce jour si elles vont en pleine mer ou si elles restent proches des récifs coralliens pour leurs premiers mois de vie.
ATAO Plongée fait partie du projet scientifique INA-Scuba d’observation des tortues en plongée et en snorkeling, piloté par Aquasearch et soutenu par le Réseau Tortues Marines de Martinique, l’ONF, la CTM et la DEAL. Notre implication bénévole permet de suivre factuellement l’évolution des populations, avec d’autres clubs de plongée qui font également remonter leurs données. Ceux d’entre vous qui souhaitent participer sont les bienvenus, pour nous dire à l’apéro si vous avez observé des tortues marines, si possible en nous indiquant l’espèce.
Si vous préférez encore plus d’intimité pour observer les tortues, n’hésitez pas à privatiser le catamaran et/ou à venir dormir et farniente sur votre bateau-logement AVENTURE privatisé rien que pour vous au mouillage.
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